mardi 17 juin 2014

Agrimbécilité

A en croire wikipédia, notre forêt serait ce qu'ils appellent une «agroforêt». Bien que la définition qu'en donne wikipédia colle assez bien à notre situation, j'ai cependant un sérieux problème avec se mot, parce que d'une part, d'un point de vue purement étymologique c'est une aberration absolue, l'oeuvre de béotiens illettrés. Et pour cause, le préfixe agro- est une racine signifiant «champs», c'est à dire par définition un endroit sans arbre et ravagé par l'AGRIculture. Accoler cette racine au mot forêt n'a donc aucun sens. D'autre part, en raison de ce préfixe fortement connoté par la notion d'agriculture qui est l'antithèse complète de l'esprit qui nous animes, ce mot sans queue ni tête véhicule une vision contraire à celle que l'on souhaites.

L'agriculture est une idéologie de guerre à finir contre la Nature. Une fuite en avant voué à l'échec. C'est une philosophie de vie d'accaparement en rupture complète avec l'ordre naturel du monde. Une culture de productivisme forcené qui prend le rapport entre nourriture et population à contre-sens. Pour l'agricultueur il importe de faire suivre la production alimentaire à la croissance de sa population. Or les lois même de la biologie stipulent tout le contraire, c'est la nourriture qui détermine la population, augmenter la production pour suivre celle de la population c'est une course vers l'infini, une course au désastre qui tôt ou tard fini par une hécatombe générale. C'est bien ce qui est arriver un nombre incalculable de fois à de nombreuses sociétés agricultueuses. Pour quiconque se donne la peine de contempler honnêtement le cataclysme omnicide qu'est l'agriculture, il devient évident que c'est là la plus grande bêtise de l'Histoire des hominidés. Il est indiscutable que comme toute les révolutions, la tristement célèbre révolution du néolithique a donné dans le «tabula rasa» ou dans notre cas le «sylva rasa». Et comme pour toutes les révolutions le résultat final est un désastre, une hécatombe.

A l'opposée de cette philosophie d'accaparement omnicide, celle qui anime notre projet se fonde sur la notion du don/contre-don. Pas de guerre contre la Nature mais la recherche de l'harmonie. L'humain n'est pas extérieur ou en opposition à la forêt, à la Nature, mais en fait partie intégrante au même titre que le chêne, le groseillier, le pimbina, l'écureuil, le rouge-gorge ou le lièvre. Il participe à l'harmonie et à l'équilibre du monde. La forêt n'est pas une chose séparer de l'Homme, elle est sa maison et la mère qui le nourrit. Elle est Amabasa. Et c'est sans doute ce terme qui décrit au mieux à la fois ce qu'est notre petite forêt et notre relation avec celle-ci.

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